« Nous sommes des artisans de l’image »

Clarisse Leduc et Valéry Aupiais sont à la tête de VA*!, une agence de design graphique et photographique, basée à Saint-Joachim. Ils appartiennent à la team d’entrepreneurs associés qui a fondé le PERISCOP en 2014. Après avoir travaillé pour de grandes agences de communication à Paris et à Nantes, ils ont décidé de placer la création au centre de leur activité. Très investis dans le PERISCOP, ils disent vouloir véhiculer une autre vision de l’entreprise où la notion de liberté prendrait tout son sens…

Ils pourraient faire beaucoup d’envieux. C’est au cœur du parc naturel de Brière que Valéry Aupiais et Clarisse Leduc ont installé leurs bureaux. Sous les toits de leur chaumière à Saint-Joachim exactement. Et c’est ici, sur la grande table en bois du jardin, dans la douceur de ce début d’automne, que la conversation aura lieu.
Originaires de Saint-Nazaire, ils ont tous les deux vécu longtemps en milieu urbain et travaillé pour de grandes sociétés dans la communication. A Paris pour Clarisse et à Nantes pour Valéry. Formés tous deux, aussi, à l’école Pivot de Nantes.

L’aventure VA*! (pour Valeur Ajoutée) a débuté en 2009, date à laquelle Clarisse Leduc, de retour à Saint-Nazaire, décide de créer sa propre activité après une formation en création d’entreprise. VA*! naît au sein de l’Ouvre-Boîte44, le Pôle Saint Nazaire étant alors pilotée par Renaud Le Gal. « Le concept de la coopérative m’a tout de suite séduite. J’avais envie d’autonomie, d’être mon propre boss. Mais je ne voulais pas être seule ; je voulais être soutenue, apprendre la gestion, avoir un réseau », se souvient Clarisse.

Oser entreprendre et partager

En 2011, elle est rejointe par Valéry Aupiais. Trois ans plus tard, ils fondent le PERISCOP avec plusieurs entrepreneurs et Renaud Le Gal, gérant de la structure. Pour une autre vision de la coopérative. « Nous voulions être autonomes, garder une taille humaine et cultiver un esprit familial », rappelle Valéry. Clarisse précise : « Quand on a monté le PERISCOP, nous avions tous une activité qui marchait bien. Nous souhaitions que cette structure soit ouverte à des entrepreneurs qui ont déjà un projet abouti. »
En tant qu’entrepreneurs associés, ils disent avoir une grande responsabilité dans la vie du PERISCOP. Clarisse l’assure : « C’est la notion de liberté qui est importante : oser entreprendre, pouvoir partager, participer. »
Pour Valéry, la coopérative est « un système qui se substitue à l’environnement actuel. Monter une entreprise, c’est compliqué. On peut se confronter à beaucoup d’écueils. Le PERISCOP supporte et soutient les entrepreneurs, leurs activités et leur projet. Nous sommes 35 Au PERISCOP, qui apportons une belle trésorerie chaque mois. »

Le couple parle aussi de « confiance », de « transparence » et « d’écoute ». Au PERISCOP, tout se discute et tout se vote.

Le monde artistique de VA*!

C’est peu de dire que VA*! cultive une forte identité artistique. Le monde de VA*!, même s’il sait s’adapter à des contextes plus traditionnels, est fortement influencé par Tim Burton, Jules Verne, les cinéastes Caro et Jeunet ou encore Meliès. « C’est un monde qui raconte des histoires à travers un visuel. Inventer une histoire que chacun peut s’approprier », explique Valéry Aupiais. Le « photographiste », comme il se définit lui-même, ne renierait pas non plus sans doute, l’univers onirique de Lewis Caroll qui continue d’influencer l’imaginaire contemporain. Ni l’influence de la cold wave des années 80 qu’il écoute toujours. Le design graphique et photographique de Valéry Aupiais et Clarisse Leduc porte en lui la créativité, la cohérence et l’audace.
Tous deux cumulent les rôles : peintres, décorateurs, costumiers… Ils créent un langage photographique à partir d’un ensemble de photos. « Artisans de l’image », ils assurent, complices, que chacun est capable de faire ce que l’autre fait. Complémentaires et sur la même longueur d’ondes, capables de répondre à des demandes de clients institutionnels et industriels aussi bien que de réaliser des campagnes plus décalées.

« Dans une grande entreprise, chacun est un maillon de la chaîne, pas forcément décisionnaire. Auparavant, je n’exploitais pas mon côté créatif. C’était un peu une frustration, » raconte Valéry. Silence de la réflexion. Il poursuit : « Créer, j’avais ça en moi. Je crois qu’on peut inventer sa vie. »
« Nous avons la chance d’avoir cette liberté d’entreprendre et de créer, poursuit Clarisse. Lorsque nous travaillons sur la communication des entrepreneurs du PERISCOP, nous essayons de leur apporter un peu de recul. Nous tentons de garder cette légèreté quand c’est possible. »

Sabrina ROUILLÉ.

Agence VA*!, Clarisse et Valéry

Crédits photo : Sabrina ROUILLÉ & VA*!